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Analyses critiques

Cinquante ans de The African Review  


Passé, présent et futur

Alexander Makulilo | ORCID: 0000-0002-0546-2269

Professeur titulaire de sciences politiques

Faculté des sciences sociales, université de Dar es Salaam, BP: 35042

Dar es Salaam, 16103, Tanzanie

makulilo76@udsm.ac.tz


Rodrick Henry | ORCID: 0000-0003-1420-6045

Maître de conférence au département de science politique et d’administration publique

Faculté des sciences sociales, université de Dar es Salaam, BP: 35042

Dar es Salaam, 16103, Tanzanie

henryrodrick@yahoo.com

numéro :

Publier la recherche africaine

Publishing Africa

Kuchapisha utafiti wa Kiafrika

نشر البحوث الأفرقية

GAJ numéro 02 première.jpg.jpg

Publié le :

20 septembre 2024

ISSN : 

3020-0458

07.2024

En 2021, The African Review (TARE) a fêté ses 50 ans d’existence. Fondé par le département de science politique de l’université de Dar es Salaam (UDSM), la revue s’est principalement concentrée sur la décolonisation de l’interprétation des événements importants de la politique africaine monopolisée par les « experts » étrangers, signe de la fracture des connaissances entre le Nord et le Sud. Au cours des cinquante dernières années, TARE a traversé trois phases principales. La première phase a été celle de sa publication directe par le département de science politique (1971-2018) ; la deuxième phase (2018-19) a eu lieu lorsque la revue a été publiée par Dar es Salaam University Press (DUP) ; et la troisième phase a débuté en 2019 lorsque Brill a commencé à publier la revue. Au cours de ces phases, TARE a attiré des manuscrits d’intellectuels de renommée mondiale et a publié régulièrement. De plus, la revue a été indexée dans des bases de données réputées telles que Scopus. Cet article revient sur les cinquante années d’existence de TARE en se concentrant sur son passé, son présent et son avenir. On constate que depuis 2019, TARE est devenue plus institutionnalisée et visible à l’international. En termes de qualité, elle se compare désormais à certaines revues réputées publiées dans les pays du Nord. Nous soutenons qu’une collaboration gagnant-gagnant entre les revues du Sud et les éditeurs établis peut améliorer la qualité et la visibilité des travaux produits. 


Mots-clés 

The African Review, revue, université de Dar es Salaam, fracture des connaissances Nord-Sud

Plan de l'article

Introduction


L’évolution de The African Review

Première phase : TARE publiée par le département de science politique (1971-2018)

Deuxième phase : TARE publiée par Dar es Salaam University Press (2018-2019)

Troisième phase : TARE publiée par Brill (depuis 2019)


Conclusion


Remerciements

Introduction

The African Review (TARE) a été lancée en mars 1971 par le département de science politique de l’université de Dar es Salaam (UDSM). Cette université est la plus ancienne université publique de Tanzanie. Elle a été créée le 25 octobre 1961 sous le nom d’University College Dar es Salaam, un centre universitaire affilié à l’université de Londres. En 1963, elle est devenue un collège de l’université d’Afrique de l’Est. L’UDSM est devenue une université à part entière le 1er juillet 1970 par la loi n° 12 de 1970.
Fondée durant les luttes d’indépendance en Afrique, l’université a adopté les idées révolutionnaires de décolonisation du continent de la domination politique et économique occidentale. C’est à cette époque qu’un groupe d’historiens communément appelé « l’école de pensée de Dar es Salaam » a émergé du département d’histoire de l’UDSM. Cette « école » était essentiellement contre le colonialisme et l’impérialisme en Afrique et dans le « Sud » global (Ranger, 1971 ; Campbell, 1986 ; Chuhila, 2015). Parmi les ouvrages influents sortis à cette époque, citons How Europe Underdeveloped Africa (1972) de Walter Rodney, dont la préoccupation était de savoir comment le système capitaliste mondial avait réussi à dominer le « Sud », en particulier l’Afrique. Rodney a expliqué de manière systématique et analytique comment le capitalisme, en tant que système occidental, a été exporté vers les régions les moins développées du monde dans les années 1880 sous la forme d’un colonialisme visant à dominer politiquement ces sociétés dans le but d’en extraire de super profits économiques (Rodney, 1972). Cette perspective s’est encore renforcée lorsque la Tanzanie a adopté l’Ujamaa, une forme de socialisme qui cherchait à établir une société libre de toute forme d’exploitation.
L’« école de Dar es Salaam » partage avec l’école de la dépendance (Prebisch, 1950 ; Cardoso & Feletto, 1979) et la théorie des systèmes mondiaux (Wallerstein, 1974) son programme anti-impérialiste. Il n’est pas surprenant que, des années 1960 aux années 1970, le point de vue anti-impérialiste ait inspiré l’enseignement, la recherche et les publications à l’UDSM (Mamdani, 2019). Cependant, la chute du mur de Berlin en 1989, puis l’introduction de politiques d’ajustement structurel par les institutions de Bretton Woods dans les années 1980 ont bouleversé la pensée organisatrice de l’époque passée. L’« école de Dar es Salaam » a perdu de son potentiel à mesure que les pays du « Sud » ont été contraints d’accepter les conditions occidentales dans tous les aspects de la vie, y compris la science. Partant de ce contexte, l’UDSM a développé un certain nombre de politiques et de lignes directrices, notamment en ce qui concerne la recherche et la publication de revues, afin d’encadrer les collaborations. Parmi ces instruments figurent la politique de recherche et les procédures opérationnelles de l’UDSM (2015) - 3e édition, la politique et les directives des revues de l’UDSM (2024), ainsi que la politique sur la propriété intellectuelle de l’UDSM (2015). Cet article analyse le développement de TARE dans le contexte des politiques et directives de l’UDSM. Ce faisant, nous nous inspirons de notre article publié dans le volume 51 de TARE (Makulilo & Henry, 2024) pour élargir et consolider le débat sur la collaboration dans l’édition de revues scientifiques.

 

L’évolution de The African Review

Nous analysons ci-dessous les trois phases de l’évolution de TARE au cours des cinquante dernières années. Dans l'espace de ce demi-siècle, la revue a connu des succès remarquables mais aussi de nombreux défis. Les contextes international et local ont influencé ce développement. Nous faisons le bilan de l’évolution de la revue en soulignant comment chaque phase a permis à la revue d’atteindre une meilleure position.

 

Première phase : TARE publiée par le département de science politique (1971-2018)

TARE a été fondée le 1er mars 1971 (figure 1). Initialement, la revue se concentrait principalement sur la décolonisation de l’interprétation des événements importants de la politique africaine, monopolisée par les experts étrangers. Elle était par conséquent anticolonialiste et anti-impérialiste. À partir des années 1990, la revue s’est concentrée sur les questions contemporaines liées à la mondialisation, au développement et aux affaires africaines afin de remédier à la fracture des connaissances entre le Nord et le Sud. De 1971 à 1975, la revue était dirigée par un comité de rédaction plutôt que par un seul rédacteur en chef. La majeure partie du travail au cours de cette période était effectuée par un rédacteur adjoint et le comité de rédaction organisait une réunion avant la publication de chaque numéro. Cette réunion approuvait les articles à publier. À partir de 1976, la revue a commencé à être dirigée par un rédacteur en chef. Le tableau 1 ci-dessous présente la liste des rédacteurs en chef depuis l’inauguration de la revue en 1971 jusqu’à maintenant.
Rédacteurs en chef
Années
Comité de rédaction
1971-1975
Nathan Shamuyarira
1976-1977
Gelase Mutahaba
1978-1984
Emmanuel Bavu
1985-1987
Sammuel Mushi
1988-1989, 2003
Rwekaza Mukandala
1990-1992
Charles Gasarasi
1993-1995
Andrew Kiondo
1996-1997
Daudi Mukangara
1998-1999
Mohammed Bakari
2000, 2005-2008
Benson Bana
2001
Mwesiga Baregu
2002-2004
Bruce Heilman
2009-2011
Alexander Makulilo
Depuis 2012
Tableau 1 : Rédacteurs en chef depuis 1971

 

Il convient de noter que, traditionnellement, le rédacteur en chef est nommé par le chef du département de science politique de l’UDSM. Son service repose sur du bénévolat. Il n’y a pas de limite de durée spécifique pour exercer les fonctions d’éditeur. Habituellement, on cesse lorsqu’on assume d’autres responsabilités qui pourraient affecter le fonctionnement de la revue, ou lorsqu’il n’est physiquement plus possible d’exercer ses fonctions. L’idée est qu’un rédacteur en chef productif reste en poste jusqu’à ce qu’il ressente le besoin de démissionner.
TARE était au départ une revue trimestrielle. Alors qu’elle connaît une pause de 1979 à 1981, elle devient semestrielle en 1982 car, d’une part, la revue ne disposait pas d’assez de ressources de la part de l’université et, d’autre part, elle recevait trop peu de soumissions pour pouvoir publier chaque trimestre. De 2022 à 2023, la revue est publiée trois fois par an, et à partir de 2024, cinq fois par an. Pendant environ quarante-cinq ans, elle paraissait uniquement sous forme imprimée. Comme beaucoup d’autres revues éditées dans les pays du Sud, TARE a été confrontée à des défis tels que l’absence d’un système de revue institutionnalisé et une dépendance excessive à l’égard de son rédacteur en chef qui se chargeait de la révision des textes, de la relecture des épreuves et de la composition (Makulilo, 2013). Cela a entraîné d’autres difficultés telles que l’irrégularité des publications pendant quelques années, une faible visibilité internationale, le manque de services d’indexation et de résumés, une mauvaise distribution, une mauvaise qualité d’impression, des ressources financières peu fiables et insuffisantes, une publication combinant deux numéros en un, l’absence d’un système efficace de suivi des manuscrits depuis la soumission jusqu’à la décision, la difficulté d’attirer des auteurs potentiels entraînant un faible nombre de manuscrits, une gestion des archives défaillante, et des difficultés à trouver des évaluateurs. C’est dans ce contexte que, lorsque le nouveau rédacteur en chef, Alexander Makulilo, a pris ses fonctions en 2012, des objectifs spécifiques ont été fixés pour faire de la revue une plateforme de premier plan pour les études africaines (Makulilo, 2013). 

 

Figure 1: The African Review 1971, volume 1, numéro 1 (couverture et contenu)

 

Malgré ces difficultés, TARE a réussi à survivre. Elle était connue internationalement car elle n’a cessé d’attirer des auteurs et des chercheurs internationaux dans son comité de rédaction. De plus, grâce à WorldCat (WorldCat.org), nous avons pu établir que, depuis son lancement en 1971, TARE compte quatorze éditions présentes dans 559 bibliothèques de par le monde – Europe, Asie, États-Unis, Amérique latine, Australie, Canada et Afrique –, y compris à l’université d’Oxford (bibliothèque de Rhodes House), la bibliothèque de l’université Yale, l’université Harvard, la bibliothèque du Parlement européen et l’université du Michigan. Cela signifie que la revue est lue dans le monde entier, faisant d’elle un canal important pour le partage des connaissances scientifiques. En 2013, la revue a été publiée pour la première fois en ligne. Cependant, le système en ligne de la revue n’était pas fiable en raison de problèmes liés à la connectivité internet. L’ensemble des numéros précédents est disponible sur JSTOR.

 

Deuxième phase : TARE publiée par Dar es Salaam University Press (2018-2019)


Figure 2 : The African Review 2018, volume 45, numéro 2 (première et quatrième de couverture)

 

En 2018, Dar es Salaam University Press (DUP) a publié trois numéros avant que la maison d’édition néerlandaise Brill ne prenne le relais. Plus précisément, les numéros publiés étaient le volume 45 no 1 de juin 2018 (numéro spécial), le volume 45 no 2 de décembre 2018 (figure 2) et le volume 46 no 1 de juin 2019. DUP a permis une meilleure visibilité de la revue. Cependant, suite au manque de personnel spécialisé dans l’édition, à l’inadéquation des installations, à l’insuffisance des investissements en capital et aux systèmes de distribution limités pour la commercialisation et la visibilité internationale, l’idée de rechercher un autre éditeur en collaboration a été envisagée. Actuellement, l’université travaille activement pour relancer DUP.

 

Troisième phase : TARE publiée par Brill (depuis 2019)

À partir de mai 2016, nous avons commencé à chercher un éditeur établi pour collaborer avec TARE. Dans un premier temps, nous avons contacté Taylor & Francis. TARE a suivi plusieurs processus, dont une évaluation jusqu’en mars 2019 à l’issue de laquelle la revue a été considérée de manière positive. Cependant, deux problèmes majeurs ont constitué un obstacle à la collaboration avec Taylor & Francis. Tout d’abord, il fallait que TARE change de nom, puisqu’à cette époque Taylor & Francis éditait une autre revue appelée Africa Review, mais nous n’étions pas d’accord car TARE avait alors déjà quarante-cinq ans d’existence alors que l’Africa Review allait vers ses sept ans. Ensuite, l’autre problème concernait les abonnements : nous étions censés produire des preuves d’abonnements pour les cinq dernières années, étant donné qu’à cette époque TARE ne disposait pas de système de gestion d’archives solide, il était difficile de remplir cette condition. C’est ainsi que nous avons par la suite contacté l’éditeur Brill et en juin 2019, un accord a été négocié et signé pour la publication de TARE. Dans le cadre de cet accord, Brill fournit à la revue des infrastructures et entreprend la production finale et la distribution de la revue. L’UDSM, quant à elle, conserve la propriété des droits d’auteur et assume toutes les activités éditoriales. Cet accord a significativement institutionnalisé et amélioré la qualité, l’indexation, la distribution et la visibilité de la revue (figure 3). Notre évaluation actuelle indique clairement que la qualité de la revue s’est considérablement améliorée. Cette section revisite six aspects de la revue pour en apprécier l’évolution : le processus d’évaluation par les pairs, les services d’indexation et de résumé, le système de gestion des revues, le site web, les fréquences de publication et la distribution.

Figure 3 : The African Review 2024 (première de couverture)

 

Dans le cadre de l’accord UDSM-Brill, le processus d’évaluation par les pairs est mené systématiquement par des auteurs d’Afrique et d’ailleurs. La revue dispose désormais d’une liste potentielle de tous les évaluateurs disponibles selon différentes spécialités. Le système de gestion en ligne des articles (Editorial Manager, EM[1]) traite automatiquement tous les auteurs inscrits comme des évaluateurs potentiels. De plus, l’éditeur peut y ajouter des relecteurs qui ne sont pas nécessairement des auteurs. La revue compte désormais environ 400 experts, la majorité viennent des pays du Sud. Il n’est donc pas difficile de trouver un évaluateur. Cependant, un défi persiste : la plupart n’accomplissent pas leur mission dans les délais impartis, et le comité de rédaction les relance sans cesse afin qu’ils rendent leurs évaluations dans les temps. De même, le processus d’évaluation par les pairs a été systématisé.
Avant cet accord, TARE était uniquement indexée par EBSCOhost, elle l’est désormais par Scopus et son indexation dans Web of Science est en cours. De plus, Brill a indexé et résumé TARE dans le Chadwyck-Healey International Index to Black Periodicals, les bibliographies de l’Académie des sciences de Russie, African Studies Abstracts et JSTOR. Grâce à JSTOR, par exemple, les anciens numéros de la revue ont été archivés. Cela est important pour nos lecteurs afin qu’ils puissent apprécier la riche histoire et l’évolution de la revue dans le débat Nord-Sud.
La revue dispose d’une plateforme en ligne, Editorial Manager, permettant la soumission d’articles. EM est un système de suivi des soumissions et des évaluations par les pairs en ligne, où les auteurs peuvent soumettre des manuscrits et suivre les différentes étapes du processus de publication. Que vous soyez auteur, éditeur ou critique, vous pouvez accéder à EM (figure 4) de n’importe où et à tout moment, à condition d’avoir accès à un ordinateur doté d’une connexion internet. Ce système permet une interaction systématique entre les auteurs, les réviseurs, les rédacteurs et les éditeurs. De plus, il conserve une trace de toutes les activités entreprises au sein du système. Il renforce donc la responsabilité de tous les acteurs, car il fournit un retour d’information après chaque étape du processus.
Dans le cadre de cet accord, la revue dispose d’un excellent site web (https://brill.com/view/journals/tare/tare-overview.xml) contenant des informations importantes. Le site web fournit des instructions aux auteurs ainsi que des didacticiels sur la manière de naviguer sur le site.

Figure 4 : Le site web de The African Review

 

Tous les numéros publiés, ainsi que l’avancement des articles et les informations d’abonnement sont disponibles sur le site web. Hébergé par Brill, il est accessible à tout moment, permettant une visibilité de la revue.
Les perspectives de la revue ont changé en raison de la production industrielle. Après cet accord, la fréquence de la revue est passée de semestrielle à cinq fois par an. À partir de 2025, TARE sera publiée bimensuellement. Cela signifie que le nombre d’articles publiés passera de 10 à 32 ou 40 par an. Le délai moyen de traitement des manuscrits pour la publication en série varie de quatorze à dix-huit semaines. Le taux moyen d’acceptation des manuscrits est d’environ 40 %. Cela a rendu la revue très compétitive et sa qualité s’est considérablement améliorée. La revue est désormais publiée sur abonnement et en libre accès. Chaque article publié contient des métadonnées importantes telles que le titre, la date à laquelle il a été soumis, accepté et publié, ainsi que son identifiant d’objet numérique (DOI) et des mots-clés. De plus, chaque article comporte des données qui indiquent le nombre de vues des résumés, des textes ainsi que celui des téléchargements. Les articles publiés sont promus via les réseaux sociaux. Les données montrent qu’à la fin juin 2023, la revue avait, en termes de téléchargements d’articles, un taux de 126 % de plus qu’en 2022, cela montre que la popularité de la revue augmente rapidement. Il convient de noter qu’en 2020, le système de mesures n’était pas encore introduit pour TARE. Étant donné que la revue ne publie que 160 pages par numéro, de plus en plus d’articles sont publiés en avance. En octobre 2023, environ 60 articles avaient déjà été publiés comme tels, cela a permis aux articles d’être accessibles aux lecteurs avant même qu’un numéro spécifique leur soit attribué. Dans le cadre de l’accord, Brill, grâce à ses infrastructures internationales, distribue la revue en ligne, imprimé uniquement, ou imprimé et en ligne à plusieurs bibliothèques dans le monde entier, conformément aux accords. Les clients peuvent commander des publications via customerservices@brill.com. Le bénéfice provenant de la distribution est équitablement réparti entre les partenaires.

 

Conclusion

TARE a sa propre histoire et sa propre identité. Au cours des cinquante dernières années, elle a connu de nombreux succès et défis. Cependant, le fait de disposer d’un éditeur basé au Nord a aidé la revue à améliorer sa qualité ainsi que sa visibilité. L’accord UDSM-Brill a changé la donne pour TARE. La revue est devenue de plus en plus compétitive au niveau international et sa qualité est à la hauteur de celle de certaines revues bien connues publiées dans les pays du Nord. Brill, bien qu’étant une institution du Nord, a collaboré de manière positive et équitable avec l’université de Dar es Salaam pour publier la revue. En effet, TARE est devenue une plateforme importante pour la plupart des auteurs du Sud. Comme l’explique le présent article, ce résultat positif a été rendu possible non seulement grâce à la conception de l’accord, mais également à la volonté des partenaires de se respecter mutuellement et de travailler de manière transparente. Cet accord implique que les partenariats mondiaux encadrés dans le contexte de la fracture Nord-Sud doivent principalement fonctionner pour renforcer leurs partenaires du Sud.

 

Remerciements

Une première version de cet article a été présentée lors de la 9e Conférence européenne sur les études africaines (31 mai-3 juin 2023, université de Cologne, Allemagne). Nous souhaitons remercier les animateurs du panel « L’édition en Afrique : défis et perspectives », Stephanie Kitchen (Institut Africain International) et Mame-Penda BA (université Gaston-Berger), le président de la session, David Mills de l’université d’Oxford, et les participants pour leurs précieux commentaires. Nous remercions l’université de Duisburg-Essen et Brill de nous avoir financés pour assister à la conférence. Nous remercions Alexander von Humboldt d’avoir accordé la bourse Georg Forster pour chercheurs expérimentés à Alexander Makulilo pour un séjour de recherche en Allemagne, ce qui nous a permis d’avoir plus de temps pour travailler sur cet article. Nous remercions également l’université de Dar es Salaam de nous avoir permis d’assister à la conférence et d’avoir permis à Alexander Makulilo d’avoir une bourse en Allemagne.

 


Notes

[1] Ndt : Editorial Manager (EM) pour responsable éditorial.

Bibliographie

Campbell, H. (1986). The Impact of Walter Rodney and Progressive Scholars on the Dar es Salaam School, Utafiti. Journal of the Faculty of Arts and Social Sciences, University of Dar es Salaam, VIII(2), 59-77.

Cardoso, F. H., & Feletto, E. (1979). Dependency and Development in Latin America. University of California Press. 

Chuhila, M. J. (2015). Who Writes and Reads African History and Why? Locating African Voices in the Twenty-First Century, From 1960 to the Present. Utafiti, 11(1-2), 67-83.

Makulilo, A. (2013). Editorial. The African Review, 40(1), v-vi.

Makulilo, A., & Henry, R. (2024). From “Dar-es-Salaam” to “Brill”: Beyond the North-South Polarity in Publishing Scientific Journals. The African Review, 51(1-2), 1-20.

Mamdani, M. (2019). Decolonising universities. Sharing knowledge transforming societies. Dans T. Halvorsen, K. Skare Orgeret, & R. Krøvel (eds), Sharing Knowledge, Transforming Societies: The Norhed Programme 2013-2020. African Minds.

Prebisch, R. (1950). The Economic Development of Latin America and its Principal Problems. United Nations, Dept. of Economic Affairs.

Ranger, T. (1971). The ‘New Historiography’ in Dar es Salaam: An Answer. African Affairs, 70(278), 50-61.

Rodney, W. (1972). How Europe Underdeveloped Africa. Bogle-L’Ouverture Publications.

Wallerstein, I. (1974). The rise and future demise of the world capitalist system: concepts for comparative analysis. Comparative Studies in Society and History, 16(04), 387-415.


Pour citer l'article :

APA 

Makulilo, A., & Henry, R. (2024). Cinquante ans de The African Review : Passé, présent et futur. Global Africa, (7), pp. 148-155. https://doi.org/10.57832/mqzc-pf93 


MLA 

Makulilo, A. & Henry, R."Cinquante ans de The African Review : Passé, présent et futur". Global Africa, no. 7, 2024, p. 148-155. doi.org/10.57832/mqzc-pf93 


DOI 

https://doi.org/10.57832/mqzc-pf93 


© 2024 by author(s). This work is openly licensed via CC BY-NC 4.0

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