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Analyses critiques

Initiatives locales et numérisation du 

système de surveillance des maladies épidémiques 


Étude de cas de la e-santé en milieu rural au Burkina Faso

Hamidou Sanou

Enseignant-Chercheur, Assistant, dép de Sociologie et d’Anthropologie, université Daniel Ouezzin Coulibaly

Chercheur au laboratoire GRIL, université Joseph Ki- Zerbo, Burkina Faso

hsanou@ymail.com


Gabin Korbéogo

Professeur de sociologie, laboratoire Groupe de recherche sur les initiatives locales (GRIL),
université Joseph Ki-Zerbo, Burkina Faso

kgabin1@hotmail.com


Dan Wolf Meyrowitsch

Professeur associé et épidémiologiste, section Santé mondiale, département de Santé publique, université de Copenhague, Danemark

dame@sund.ku.dk


Helle Samuelsen

Professeure associée, département d’Anthropologie, université de Copenhague, Danemark

h.samuelsen@anthro.ku.dk

numéro :

Les administrations africaines :
décolonialité, endogénéité et innovation

African Administrations:
Decoloniality, Endogeneity, and Innovation

Tawala za Kiafrika:
kuacha ukoloni, endogeneity na ubunifu

:الإدارات الأفريقية
إنهاء التركة الاستعماريّة، المحلّيّة والابتكار

GAJ numéro 02 première.jpg.jpg

Publié le :

20 juin 2024

ISSN : 

3020-0458

06.2024

La surveillance des maladies est l’un des domaines dans lesquels la santé numérique, ou e-santé, est de plus en plus appliquée, en particulier dans les pays à faible revenu. Au Burkina Faso, la libéralisation du secteur des télécommunications depuis 1996 a offert une opportunité pour utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le secteur de la santé. En 2004, le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique (MSHP) a adopté une politique de e-santé visant à couvrir 95 % des établissements de santé avec des solutions TIC d’ici 2020. Cet article accorde une attention particulière aux innovations émergentes dans le système de surveillance intégrée de la maladie et de la réponse (SIMR) face à l’intégration insuffisante par l’État des TIC dans le système de santé. Plus spécifiquement, nous nous concentrerons sur les innovations dans les centres de santé et de promotion sociale (CSPS). L’étude a été menée dans le district sanitaire de Dandé, au sud-ouest du Burkina Faso. Sur la base de méthodes qualitatives, les données ont été collectées lors d’entretiens semi-structurés avec 11 infirmiers en chef (ICP), 10 gestionnaires du programme élargi de vaccination (PEV), 2 membres du centre d’information sanitaire et de surveillance épidémiologique (CISSE), 15 agents de santé communautaires (ASC), ainsi que par l’observation de l’utilisation des TIC. L’analyse qualitative du contenu a été réalisée en utilisant les concepts de « bricole » et de « bricolage » pour discuter de nos résultats. Avec l’avènement de la téléphonie sans fil, le gouvernement a tenté de construire une infrastructure numérique en équipant les CSPS de puces téléphoniques Moov Africa (ex-Telmob) et d’une flotte mobile prépayée de 5 000 FCFA par mois pour la collecte et le transfert de données épidémiologiques appelées « Télégramme-lettre officielle hebdomadaire » (TLOH). Les résultats ont montré que l’utilisation de ce dispositif « flotte TLOH » rencontre des difficultés liées au signal du réseau téléphonique Moov Africa qui n’est pas stable, notamment dans les localités rurales. D’autres difficultés résident dans le fait que le modèle standard de téléphone acquis par les CSPS ne possède pas les fonctionnalités leur permettant de s’adapter aux défis de saturation des appels vers les CISSE. La flotte mobile étant conçue uniquement pour les appels téléphoniques, il est par exemple impossible pour les agents de santé d’envoyer des SMS ou d’utiliser Internet ou l’application WhatsApp. Pour surmonter ces défis, la majorité des ICP utilisent leur téléphone personnel pour envoyer des SMS ou appeler les numéros personnels du CISSE. Ces numéros n’étant pas enregistrés dans le système de la flotte mobile, les ICP sont obligés de prendre en charge le coût des appels et des SMS. À l’ère de la convergence numérique, les stratégies d’adaptation des agents de santé à ce nouvel environnement impliquent l’utilisation de smartphones et de données mobiles. WhatsApp est ainsi devenu un palliatif aux problèmes de file d’attente et d’instabilité du réseau téléphonique. Les données étant envoyées tous les lundis matin avant 10h, les ICP préfèrent utiliser leurs propres moyens pour transférer les TLOH via WhatsApp dès le dimanche soir. Nos résultats montrent également qu’en plus des TLOH, les fiches de suivi des patients et celles d’investigation sont désormais dématérialisées via WhatsApp. Plusieurs groupes WhatsApp (TLOH DS DANDE, INFO_CISSE DS DANDE, par exemple) et le compte WhatsApp personnel du responsable CISSE permettent de transmettre des données sous forme de note photographiée, de fichiers Excel ou Word. En définitive, nos résultats montrent à quel point les efforts de l’État sont négligeables dans la mise en œuvre de la politique « e-santé ». Ils attirent ainsi l’attention des autorités sanitaires sur la nécessité de construire une infrastructure numérique publique fiable qui prend en compte les défis environnementaux des localités rurales.   


Mots-clés  

Numérique, santé, m-santé/e-santé, maladies à potentiel épidémique, Burkina Faso

Plan de l'article

Introduction


Les concepts de « bricole » et de « bricolage » dans le système de santé


Méthodologie de recherche


Présentation de la zone d’étude

Collecte des données

Analyse des données


Résultats


Fragments et temporalité de l’adoption de la e-santé au Burkina Faso

Gestion des innovations émanant du système de gestion des TLOH

TIC personnelles : utilisations dans d’autres domaines de la surveillance épidémiologique


Discussion


Conclusion

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Notes

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Bibliographie

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